Un recruteur passe 30 à 40 secondes maximum sur la première lecture d’un CV. Gilles Gruda, responsable du cabinet Alumni (groupe d’enseignement supérieur Skolae), apporte quelques pistes pour vous démarquer de candidats ayant, peu ou prou, les mêmes compétences que vous.
Un titre de CV comme une bande-annonce
L’entête de votre CV doit préciser votre démarche et donner envie au recruteur de poursuivre sa lecture. Il est donc évident qu’il doit être adapté et personnalisé en fonction de chaque offre d’emploi. Mais pas uniquement : « Outre le nom du poste visé, ce titre doit préciser le nombre d’années d’expérience du candidat, y compris en alternance, sa disponibilité, voire sa maitrise des langues. Par exemple, “chef de projet marketing, 3 ans d’expérience, anglais courant, disponible en septembre 2025” », illustre Gilles Gruda, responsable du cabinet Alumni (groupe d’enseignement supérieur Skolae).
Des contacts et des liens utiles
Outre votre numéro de téléphone, indiquez une adresse mail digne de ce nom. « Récemment, j’ai reçu le CV d’une étudiante avec une adresse qui débutait par « hellokitty ». Cela renvoie l’image d’un profil junior et peu professionnel », estime Gilles Gruda. C’est aussi dans cette partie que vous pouvez mentionner votre mobilité géographique : France entière, des départements particuliers, Amérique du nord, Asie… Ce sera un gain de temps pour tout le monde. Ajoutez également les liens vers votre profil LinkedIn, X…, voire vers votre portefolio si vous exercez un métier créatif, basé sur l’image, l’infographie…
N’oubliez pas de paramétrer votre messagerie vocale en indiquant vos nom et prénom. « Les recruteurs appellent parfois des dizaines de candidats par jour, ils doivent pouvoir les identifier rapidement, car ils ne sont pas à l’abri d’une faute dans la saisie d’un numéro », ajoute-t-il. Ce serait dommage que l’employeur laisse un message à une autre personne que vous.
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Des expériences professionnelles détaillées et explicites
« Faute de place, car le CV doit tenir sur une page, les jeunes diplômés réduisent cette partie. Or, il faut faire l’inverse. Les expériences professionnelles doivent être l’élément central du CV », insiste Gilles Gruda. Indiquez des dates précises avec les mois et les années de début et de fin d’expérience. « J’ai vu passer un CV de jeune expert en data qui avait travaillé à la « SETE ». Mais qui connaît la SETE ? En fait, il s’agit de la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel, l’un des sites les plus visités au monde. Cela vaut quand même le coup de dérouler cet acronyme ! », illustre-t-il. De même, indiquez les secteurs d’activité et le type de structures par lesquels vous êtes passé : privées, publiques, grands groupes, PME, TPE, start-up, association, etc. Concernant les missions réalisées, donnez un maximum de précisions et de chiffres sur vos réalisations. En fonction de l’offre d’emploi, insistez sur telle ou telle compétence. « Récemment, je recherchais une personne pour gérer de la création de contenus. Un candidate m’a envoyé son CV dans lequel elle insistait sur ses compétences et son expérience en relations presse et évoquait son expérience en création de contenus en seulement quelques mots. Elle aurait dû faire l’inverse vu l’intitulé de l’offre d’emploi », précise-t-il.
Des compétences transférables compréhensibles
Exit les drapeaux d’un pays pour préciser votre maitrise des langues. « Les recruteurs trient souvent les CV par mots-clés. Les drapeaux et autres logos ne sont pas pris en compte par les algorithmes. Mentionnez plutôt « anglais courant », ou « espagnol lu et parlé ». Un bon score au TOEIC ? Notez-le également. Cette donnée parlera aux recruteurs », recommande Gilles Gruda. Côté compétences informatiques, évitez les listes de logiciels à la Prévert. D’abord classez-les par thématique : bureautique, retouche d’image, compta/paie… Et s’ils ne sont pas très connus, indiquez entre parenthèses à quoi ils servent concrètement.
Des détails extra professionnels mesurés
« Les centres d’intérêt ne sont pas le premier élément regardé par les recruteurs. Ils servent surtout à alimenter la conversation lors de l’entretien d’embauche. Toutefois, si le candidat est investi dans une association, une pratique sportive, aime lire, voyager… qu’il l’indique dans son CV. Lors de l’entretien, à profil et compétences équivalentes, cela peut permettre de marquer des points si le candidat et le RH ont des sujets de prédilection en commun », conclut Gilles Gruda.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : 5 conseils pratiques pour optimiser un CV de jeune diplômé.
Un titre de CV personnalisé et percutant : Le titre du CV doit être clair, précis et adapté à chaque offre. Il doit inclure le poste visé, le nombre d’années d’expérience (y compris en alternance), les compétences linguistiques et la disponibilité.
Des contacts professionnels et des liens utiles : Il est essentiel d’indiquer une adresse email sérieuse et de préciser sa mobilité géographique. Ajouter des liens vers ses profils LinkedIn, X ou son portfolio est un plus. Ne pas oublier de personnaliser sa messagerie vocale.
Des expériences détaillées et contextualisées : Les expériences professionnelles doivent occuper une place centrale sur le CV, avec des dates précises, des descriptions claires, le détail des missions et des chiffres concrets. Il faut adapter le contenu en fonction du poste ciblé.
Des compétences explicites et bien organisées : Préciser son niveau de langue avec des termes clairs (ex : “anglais courant”) plutôt que des logos ou drapeaux. Les compétences techniques doivent être classées par catégories et accompagnées d’explications si elles concernent des outils méconnus.
Des centres d’intérêt mesurés mais utiles : Les hobbies ne sont pas prioritaires mais peuvent faire la différence lors de l’entretien si un recruteur y trouve un point commun. Mentionner ses engagements associatifs ou ses passions peut valoriser la candidature.
