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Étudiante en STAPS et patineuse : comment concilier études et sport de haut niveau ?

7 Min. de lecture
Concilier études en staps et sport de haut niveau

Chaque année, de nombreux étudiants se tournent vers des études sportives et rejoignent un cursus en STAPS. Cette formation s’adresse à des passionnés de sport qui souhaitent faire de leur passion leur métier. 


Étudiante en M2 à la fac de Lyon, spécialité Management, Tiffany est aussi patineuse. Elle nous raconte son quotidien en STAPS et comment elle parvient à jongler entre ses cours, ses entraînements et ses compétitions. Témoignage.

Tiffany : Après le bac, je me suis d’abord orientée vers des études de médecine, parce que c’est ce que j’avais toujours voulu faire. J’avais alors hésité avec STAPS, car j’ai toujours adoré le sport, même au lycée :  j’étais l’une des premières en EPS. Une fois arrivée en PASS, je me suis aperçue que le sport me manquait dans mes études et que la formation en STAPS proposait aussi de nombreuses matières scientifiques, ce qui me plaisait beaucoup. Je n’avais alors aucune idée de ce que je voulais faire après mes études, mais j’étais sûre d’aimer les sciences et le sport, alors j’ai décidé de changer de voie pour aller en STAPS.

Tiffany : En première année, il y a beaucoup de sciences avec des matières comme la physiologie, l’anatomie, la psychologie du développement. On suit également des cours d’histoire du sport et bien sûr, des cours de sport. En première année, on est noté sur nos performances sportives. En revanche, en deuxième année, on sera évalués sur notre façon d’enseigner plus que sur nos performances en tant que telle. Ensuite, les matières dépendent de la spécialité choisie : EM, APA, ES et Management. Cette dernière, par exemple, est une filière un peu à part, parce que c’est celle où l’on aborde la gestion et des matières que l’on peut trouver en école de commerce. Alors qu’en MES ou APA, la formation se concentre sur l’entraînement sportif. J’ai pour ma part choisi la spécialité Management : j’ai donc suivi des cours de marketing, de management événementiel, d’introduction au management, d’économie, adaptés au milieu du sport

Même si je me suis orientée en management, c’est quand même les sciences que je préfère, et plus particulièrement la physiologie et l’anatomie. Ce sont des matières que j’avais déjà pu appréhender en médecine. J’ai aussi beaucoup aimé les neurosciences. 

Tiffany : Non, malheureusement. Chaque fac propose ses propres disciplines sportives, qui dépendent aussi des villes : dans le sud, par exemple, il est possible de suivre des cours de voile ou d’autres sports nautiques. A Lyon, à une époque, il était possible de suivre la spécialité patinage, qui regroupait plusieurs sports, mais celle-ci a été retirée car il n’y avait pas assez de personnes intéressées. J’ai donc été obligée de choisir un autre sport qui se rapprochait un peu du patinage : la danse contemporaine. Sur le papier, cela peut ressembler, mais en réalité, pas du tout. Je n’ai donc pas trop apprécié cette discipline et j’ai été exclue de cette matière. J’ai donc été obligée, en L2, de choisir un autre sport : le badminton. 

Tiffany : Au fil des années, on nous demande de construire un projet. Cela m’a permis de découvrir le métier de chargée de communication, qui me plait et qui peut être accessible avec la licence STAPS, mais ce n’est pas le métier de mes rêves. Si tout était possible, j’aimerais toujours travailler dans le milieu de la santé, soit en tant que médecin, soit comme kiné qui permet de rester proche du milieu du sport. Il y a d’ailleurs des passerelles possibles en licence : on peut envoyer son dossier pour rejoindre les instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK). Mais il y a très peu de place pour intégrer ces écoles. Cette année, j’ai envoyé mon dossier, on croise les doigts.

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Tu pratiques le patinage en compétition, qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce sport ? J’ai commencé le patinage très jeune, à l’âge de 6 ans. Dès le début, j’ai vraiment adoré cette sensation de glisse. Aujourd’hui, dès que je rentre sur la glace, je me sens apaisée. J’adore prendre de la vitesse et me sentir légère et gracieuse. J’aime aussi beaucoup l’aspect artistique de ce sport avec les jolies tuniques et le maquillage. 

Tiffany : Je fais des compétitions depuis l’année dernière en “danse sur glace” à l’échelle nationale en catégorie adulte. Il m’arrive parfois de manquer quelques cours pour y participer, mais ce n’est pas très gênant car la faculté est très compréhensive à ce niveau-là. C’est parfois un peu compliqué d’équilibrer les cours et les entraînements, mais c’est surtout une question d’organisation. J’ai à peu près quatre à cinq entraînements par semaine qui commencent parfois à 6h du matin. C’est plus gérable depuis que j’ai rejoint la filière Management où l’on ne pratique plus de sport en cours. En L1, je pense que je faisais bien 20 heures de sport par semaine avec toute la pratique en cours, et mes entraînements en club. J’ai un ami qui est sportif de haut niveau, qui fait beaucoup d’entraînements et qui a dû redoubler sa L2 parce qu’il ne pouvait pas suivre les cours.

Tiffany : Si on prend l’exemple du lundi, cette année j’avais cours de 8 heures jusqu’à 17h30. On a des créneaux d’une heure et demi de cours. Je commence par le marketing, par exemple, puis j’enchaîne avec une autre matière. En général, nous n’avons que trois heures de cours le matin. Ensuite, je rentre déjeuner chez moi car nous avons souvent une longue pause le midi. Je repars ensuite en cours avec mes affaires de patinage pour pouvoir me rendre directement à l’entraînement après les cours. Je rentre généralement chez moi vers 18h-19h. Si j’ai des cours à travailler, je le fais en rentrant de l’entraînement et je me couche vers 22h-23h.

Tiffany : Le patinage me demande beaucoup de sacrifices. J’y investis toute mon énergie et tout mon argent. Souvent, ce sont les soirées du vendredi soir que je sacrifie, car le lendemain l’entraînement commence de bonne heure. Ce n’est pas très grave, car je ne le ressens pas comme un sacrifice : pour moi, le patin est au-dessus de tout, c’est vraiment une passion. Je pense que je suis tombée amoureuse de ce sport et quand on est amoureux, on peut tout faire pour la chose en question. Je me sens vraiment à ma place dans mon club, c’est comme une famille et j’y ai tous mes amis. Ce qui me motive encore plus, c’est de me sentir appartenir à une équipe : on s’entraide, on se soutient. 

Tiffany : Je pense que tous les sportifs ont des valeurs communes au sport. Le patinage est considéré comme un sport difficile, pour lequel il faut savoir se montrer persévérant et témoigner d’une grande force mentale. On est plus motivé pour atteindre nos objectifs. Le sport nous apporte également un fort esprit de compétition et je trouve qu’en STAPS les étudiants ont souvent l’âme de compétiteurs.

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Tiffany : Quand on parle de STAPS, on visualise immédiatement le professeur d’EPS. On peut parfois penser qu’il n’y a pas beaucoup de débouchés, alors que pas du tout. Si on aime les sciences et le sport, il n’y a pas besoin de se poser trop de questions. En revanche, ce qui est très  important avant de rentrer en STAPS, c’est de bien choisir sa spécialité sportive pour que celle-ci rapporte des points et ne pénalise pas. Pour autant, il ne faut pas négliger les sciences, parce qu’elles restent très importantes en STAPS.

Ensuite, c’est vrai qu’il y a encore peu de filles en STAPS, mais cela ne devrait pas être un frein. Justement, il faut se lancer et déconstruire le stéréotype des femmes en STAPS qui seraient un peu “bonhommes” et assez peu féminines, alors que pas du tout.

Tiffany : Je ne pense pas que je pourrais avoir une grande carrière, comme en équipe de France. Mais ce que je voudrais c’est de continuer à faire des compétitions tant que cela me fait plaisir. C’est toujours agréable de rentrer chez soi avec une coupe ou une médaille. Les week-end de compétitions sont en général très bien organisés, et cela permet de s’évader. Il y a quand même du stress, mais on s’amuse bien avec l’équipe. J’espère ne jamais arrêter le patin de ma vie, même quand j’aurai 70 ans et toujours essayer de progresser, de prendre du plaisir.

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